Opportunités de développement coopératif au Maroc
Opportunités de développement coopératif au Maroc

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) ont organisé le 9 mars 2017 un atelier de restitution de l’étude FAO/BERD sur « Les nouvelles opportunités d’investissements dans les coopératives agricoles au Maroc ». En marge de cet événement des réunions de prospection et de concertation ont été  tenues en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, l’Office du Développement de la Coopération (ODCO) et  le Centre d’Etudes et de Recherche du Crédit Agricole du Maroc (CERCAM).

Au cours de cet atelier, une cinquantaine de partenaires publiques et privés ont discuté des remarques et points saillants de l’étude, intitulée « Investir dans l’action collective - opportunités pour le secteur agroalimentaire marocain ».

Selon Mohamed Sadiki, Secrétaire Général du MAPM lors de son discours d’ouverture, « Le développement coopératif a été au centre du Plan Maroc Vert ». « Un secteur coopératif solide est vital pour assurer les liens essentiels tout au long des chaînes de valeur et pour promouvoir la valeur ajoutée et la création d’emplois dans les zones rurales, tout en assurant une durabilité à long terme du secteur agroalimentaire ».

Madame Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, Directrice de la BERD au Maroc, a souligné l’importance du secteur, notant que la BERD s’est également engagée à appuyer le secteur agroalimentaire marocain afin qu’il soit plus efficace et inclusif. Elle a aussi déclaré que « Cette étude menée par la FAO et la BERD nous aidera non seulement à identifier des opportunités d’investissement, mais aussi à soutenir le dialogue entre les acteurs publics et privés afin d’accélérer le développement du secteur coopératif »,.

Un bon modèle opérationnel

L’étude a démontré qu’un  petit pourcentage des 11,000 coopératives enregistrées du secteur agroalimentaire marocain dispose d’une structure commerciale claire et bénéficie d’une  gouvernance saine, garantissant leur durabilité.

Monsieur Nuno Santos, économiste à la FAO et un des auteurs de l’étude a souligné que « Promouvoir les coopératives performantes à l’intérieur du secteur agroalimentaire, modifie la perception actuelle selon laquelle les coopératives jouent le rôle de mécanismes d’assistance sociale », « Cela inclut aussi les jeunes et facilite l’accès au financement et à l’investissement ».

De sa part, Monsieur Luis Pereira, qui fait partie de l’équipe d’experts a ajouté que « Reconnaître les spécificités de la chaîne de valeur est également important ». Ensuite, « La qualité des coopératives et leurs possibilités de croissance varient considérablement d’une chaîne de valeur à une autre. Cela est lié aux types de produits traités, à leur pérennité, aux canaux de commercialisation, à la sensibilisation des consommateurs et au niveau d’investissements nécessaires pour rester compétitifs sur le marché ».

Transfert des connaissances

L’étude démontre que le transfert des compétences essentielles techniques et managériales est nécessaire pour soutenir le rythme rapide dans la création des coopératives. Les participants de l’atelier ont jugé que les formations et le transfert des connaissances doivent être spécifiques aux secteurs.

Les coopératives marocaines relatives aux produits laitiers et agrumes ont déjà acquis de bonnes connaissances. Cela peut être renforcé par des partenariats avec des réseaux de coopération internationale, des universités et des grandes coopératives de la Méditerranée. Les associations industrielles émergentes, telles que les interprofessions ou les syndicats de coopératives, constituent une base  importante pour le secteur.

« Les organisations interprofessionnelles marocaines, telles que FIMALAIT ou MAROC CITRUS, et les coopératives de second rang se préparent à fournir des services utiles à leurs membres tout au long de leurs chaînes de valeur respectives, par le biais  d’échange de connaissances entre les membres. La COPAG, accueille toujours des coopératives qui sollicitent  le partage d’expériences et tirer des leçons de notre expérience », tel que dit par Monsieur Mohammad Belfqir, représentant de COPAG - groupe coopératif marocain principal - et acteur important dans les industries de la viande, des produits laitiers et des agrumes.

Par ailleurs, le soutien au  développement des services consultatifs et d’assistance technique du secteur privé est essentiel, et le support ciblé du gouvernement et des donateurs peut servir de catalyseur. Certains participants ont suggéré qu’à travers l’octroi de subventions pourrait aider les coopératives émergentes à accéder à des fournisseurs de services et à des réseaux techniques de premier ordre.

De sa part, Monsieur Mustapha Ben El Ahmar, Directeur du Centre d’Etudes et de Recherche du CAM, une institution de crédit de premier plan au pays, dans le secteur agroalimentaire, a annoncé que « Le Groupe Crédit Agricole du Maroc est prêt à soutenir la croissance des coopératives, mais nous constatons que beaucoup de travail est encore nécessaire pour que le modèle économique des coopératives franchisse le seuil d’une nouvelle étape »,  Sur l’importance de développer des réseaux de conseil technique privés, il a ajouté : « Notre projet-pilote de deux ans avec 20 petites coopératives dans le nord du Maroc, cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD), a suggéré  que, lorsque des réseaux coopératifs avec une bonne gestion et des capacités techniques sont prêts, il sera beaucoup plus facile de fournir le niveau de services de qualité nécessaires pour que les coopératives émergent ».

Pour progresser

« L’Office du Développement de la Coopération (ODCO) a largement participé aux formations, aux services d’assistance juridique pour les coopératives, comme par exemple le programme Mourafaka qui cible les coopératives nouvellement créées. Le gouvernement et les bailleurs de fonds s’intéressent fortement au développement coopératif, et cela nous permet de capitaliser sur notre expérience et intensifier nos efforts sur les sessions de formation dans ce secteur important et dynamique, qui contribue de manière significative au développement économique et social du Maroc », a déclaré Abdelkrim Azenfar directeur de l’ODCO.

L’un des domaines de formation porte sur l’explication de toutes les possibilités offertes par la nouvelle loi coopérative marocaine, qui offre suffisamment de flexibilité pour que les coopératives aient debons statuts dès le début.

En plus de la formation, les participants à l’atelier ont discuté de la manière de rendre le système plus efficace, tout en simplifiant le vaste réseau d’institutions qui assistent ou interagissent avec les coopératives.

Ils se sont tous mis d’accord sur le fait que passer à un système plus flexible s’avère bénéfique à long terme. Un programme-pilote pourrait tester des moyens novateurs pour le soutien des coopératives. Enfin, pour mieux comprendre le développement du secteur, les participants ont convenu que des enquêtes périodiques sur les coopératives seraient utiles et complémentaires à l’information contenue dans le registre de l’ODCO.

Grace aux acquis de l’atelier, la FAO et la BERD continueront à promouvoir le développement des coopératives agroalimentaires orientées vers les affaires au Maroc. Les deux institutions encouragent le dialogue public-privé,  via la mise en place d’un groupe de travail interinstitutionnel, pour encourager les réformes dans le secteur.

Pour plus d’informations sur ce projet et cet atelier, cliquez ici

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